Je vous invite à lire le petit mot de Maude qui a participée à la mission de finalisation:
Le voici:
"Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage."
Ce vers célébre de Du Bellay illustre parfaitement le périple que vous vous apprêtez peut-être à vivre.
Partir seule,avec des inconnus,en acceptant de donner toute sa confiance à une personne dont on ne sait presque rien. C'est quelque part un pari un peu fou, mais quel pari !
C'était ma première fois en Afrique et j'avais tous les espoirs. Certains ont été exaucés, d'autres ont été déçus mais celà fait parti toute aventure.
En ce qui concerne le Maroc, je reste prise entre deux sentiments. Il y a la beauté des paysages, le dépaysement et puis la réalité d'un pays incroyablement touristique. L'étranger n'étant parfois concidéré que comme un simple portefeuille, le charme en est vite rompu car celà limite un peu le contact avec la population. Bien entendu, je n'englobe pas tous les marocains mais il est vrai que ces méthodes de vente, parfois un peu brutales, m'ont marqué. Mais bon, il faut savoir faire preuve de compréhension.
Ensuite, il y a une chose qui m'a été très utile en Afrique, c'est mon regard vierge sur ce continent. Les distances à parcourir sont énormes, il y a des objectifs et il faut les atteindre. En effet, découvrir ces deux pays m'a permis d'oublier les longues heures de route et de ne pas les voir passer. Malheureusement, celà ne m'a pas sauvé de la fatigue qui se fait rapidement sentir et croyez moi, on est heureux de retrouver son sac de couchage dès 20h.
Quant à la Mauritanie, je ne sais pas comment expliquer mon ressenti. J'ai été époustouflée par ce pays. Une chose est sûre, c'est à ce moment que je me suis réellement senti en Afrique. Je suis foncièrement honnête lorsque je vous dis que je n'ai aucune idée de la manière dont il faudrait que j' exprime cette sensation car elle m'a laissé sans voix.
En tout cas, à l'approche de la frontière, au retour, on ne peut s'empêcher d'éprouver le sentiment que l'on a pas eu le temps de saisir tout ce que ce pays avait à nous offrir et l'on se promet d'y revenir un jour.
Sur l'ensemble de ce périple, une seule chose m'a réellement chagriné et elle me concerne moi en tant que photographe.Il est extrêmement difficile de photographier les gens et lorsque l'on aime faire du portrait, celà devient vite frustrant. Principalement parce que pour moi l'âme d'un pays, d'une région passe obligatoirement par le regard de ses habitants. C'est vraiment dommage.
Enfin, il y a un deuxième aspect à ce voyage et il ne faut pas le perdre de vue. C'est une action de solidarité, un partage de peuple à peuple. C'est une association qu'il s'agira de mettre en place, allier la préservation de l'environnement à la défense de la condition de l'Homme dans un pays soumis à une grande pauvreté.
C'est une entreprise osée et j'espère une chose, voir la Croisière Propre reussir son pari et se péréniser dans le temps.
Ce dernier paragraphe s'adresse à Laurent Almy qui au terme de cette aventure m'avait demandé mon impression vis à vis de lui.
Et bien Laurent, je te trouve courageux car il faut une bonne dose de folie pour se lancer dans une telle entreprise mais également généreux dans la mesure où tu nous permet de participer à un voyage qui nous apprendra à nous connaitre, à nous accepter dans nos différences, à nous respecter mutuellement et à partager les préoccupations des uns et des autres.
En conclusion, je ne vois qu'un seul mot pour d'écrire ces trois semaines: ENTHOUSIASME.
Bon voyage à tous et à toutes.
Maude Leduc, photographe sur la mission de finalisation janvier 2007